Nouvelle rubrique, les" Lettres au Maire", par Gaston Jouve !

LETTRES AU MAIRE

Introduction 


Parcourant le pays entier durant de longs mois sur ma mobylette, de la Capitale au plus petit village escarpé ou plongé au fin fond d’une étroite vallée, en passant par les villes moyennes oubliées de tous, j’ai visité bien des communes. 
J’ai surtout découvert les charmes de la gastronomie de nos régions et des secrétaires de mairie, comblées qu’un étranger s’intéresse enfin au contenu de leurs armoires métalliques au fin fond desquelles s’entassent tant de trésors administratifs. Après avoir lu plusieurs milliers de lettres, j’ai réuni un florilège des plus drôles, des plus émouvantes, des plus surprenantes, parfois des plus accusatrices. 
C’est véritablement admirable. Toutes dénotent chez nos concitoyens un grand amour de leur commune, une volonté farouche de s’exprimer, de ne pas subir leur sort sans protester. Ainsi qu’une rare facilité à se plaindre et à quémander aide et assistance de la part de l’élu de leur cœur, le Maire.
Même si certaines lettres pourront vous choquer, chacune est un témoignage vivant de l’art épistolaire qui déferle quotidiennement sur notre beau pays aux trente-six mille communes. 
A moins bien sûr que je les ai toutes écrite moi-même…
Gaston Jouve

A propos des poubelles

Le 12 juin 
Pour Monsieur le Maire

Monsieur le responsable des poubelles, je vous écris afin de me plaindre. Car il me semble bien que le Maire est le responsable des détritus municipaux. 

Je n’aime pas du tout les nouveaux modèles de poubelles. Mais alors, pas du tout. Celles en métal de forme cylindrique que j’utilisais me convenaient parfaitement. Je ne vois pas pourquoi je devrais les abandonner pour ces horribles choses en plastique dur et verdâtre. 

Je comprends la nécessité du tri sélectif à des fins de sauvetage de la nature et des ours polaires. Mais franchement, entre-nous Monsieur le Maire, une poubelle pour le verre, une pour le plastique, le métal, le bois, le papier, les végétaux, n’est-ce pas trop ? Il devient impossible de marcher sur nos trottoirs. Je prends de l’âge, et sortir, puis rentrer toutes ces poubelles chaque semaine m’épuise.

Je vous demande donc de les reprendre. Sinon, j’irai moi-même les jeter à la déchetterie de la commune d’à côté, et reviendrai à ma bonne vieille poubelle unique.

Je veux bien devenir écologique, mais tout de même, il ne faut pas trop nous embêter. Les scientifiques, c’est à eux de sauver les ours polaires, c’est pas à moi. Après tout, je n’ai qu’un magasin de chaussures.

Avec mes salutations distinguées.
Philippe Albersammer

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